« La création de Fatras a été nécessaire du fait de l’importance prise par la gestion de l’œuvre de mon grand-père au fil des années. Gérer un patrimoine et une histoire comme ceux laissés par Jacques Prévert nécessite une implication de cœur mais également du temps, et une structure adéquate. Il faut en effet répondre aux demandes de toutes sortes, comédiens désireux de monter un spectacle, collectivités ou musées à la recherche d’une exposition, universitaires en quête de manuscrits, journalistes demandant une photographie, maisons d’éditions projetant de rééditer un ouvrage épuisé, etc., tout en s’efforçant de gérer au mieux l’œuvre, aux côtés des éditeurs littéraires et musicaux, des producteurs de films, et de faire en sorte que sa diffusion soit la plus importante et la plus juste possible. Et surtout, je tente avec mon équipe de répondre à ces demandes en respectant autant que possible l’œuvre de Jacques Prévert. Le droit moral peut autoriser mais aussi interdire… Il s’agit donc d’écouter les adaptations musicales avant de les avaliser, de relire les adaptations scéniques, de visionner les films, de conseiller et d’orienter au mieux les demandes, de représenter la société lors des diverses manifestations en France et ailleurs, etc. Notre marge de manœuvre n’est pas si grande car le droit patrimonial nous échappe souvent ; de nombreux droits avaient été cédés aux éditeurs par mon grand-père lui-même. Son héritage implique de nombreuses obligations et un travail constant que j’ai choisi de développer par le biais d’une société et en m’appuyant sur une équipe. Jacques Prévert est l’un des rares auteurs à faire vivre une structure. »
Eugénie Bachelot Prévert